[ARCHIVES] Assassinat de l'archiduc François-Ferdinand !

Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche est assasiné à Sarajevo par Gavrillo Princip. Ce fait tragique de l'histoire européenne est considéré comme le point de départ de ce que l'on considère souvent comme le premier conflit mondial.

Retour sur cette aventure avec, en illustration, des extraits d'articles de presse issus de nos collections.

 

Le contexte

Les relations sont très tendues entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie depuis l’annexion par l’Empire de la Bosnie-Herzégovine en 1908, mais aussi depuis la montée en puissance de la Serbie suite au démantèlement de l’Empire Ottoman consécutif aux guerres balkaniques de 1912-1913 (devenant ainsi une menace pour l’empire austro-hongrois). Cependant, les nombreuses relations diplomatiques en vue d’apaiser pacifiquement les tensions entre ces deux états laissaient espérer une issue heureuse.

L’assassinat
La date choisie par l’état-major Austro-Hongrois pour la visite de l’Archiduc à Sarajevo était un jour symbolique pour les Serbes. Jour de fête religieuse, c’est également la date anniversaire de la défaite des Serbes qui, en 1339, va les mener sur le chemin de l’annexion par l’Empire Ottoman. De plus, la tournée d’inspection militaire de l’archiduc en Bosnie-Herzégovine en sa qualité d’inspecteur général des armées sera ressentie par une minorité Serbe comme une provocation.
Un premier attentat (à la bombe) est déjoué par François-Ferdinand lui-même. Comble de l’histoire : c’est en voulant visiter les victimes de cet attentat à l’hôpital que la voiture de l’archiduc s’arrête au milieu de la foule, permettant ainsi à Gavrilo Princip d’abattre l’héritier et son épouse (pour qui c’était le premier voyage officiel).
Les conspirateurs, liés à une organisation secrète nationaliste serbe – la main noire – voulaient par cet attentat marquer leur profond désaccord avec l’occupation de la Bosnie-Herzégovine ainsi que leur volonté d’unification des pays slaves (doctrine appelée panslavisme)

Les conséquences
Après l’aveu de l’un des conspirateurs que les armes utilisées avaient été fournies par le gouvernement Serbe, l’Autriche-Hongrie accuse la Serbie de l’attentat et pose un ultimatum le 7 juillet, ultimatum soutenu par l’Allemagne. Le 25 juillet, soutenue par la Russie, la Serbie refuse l’ultimatum et les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues. Le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie déclare une « guerre préventive » contre la Serbie.
Par la suite, à cause du jeu des alliances (la Triplice: Autriche-Hongrie, Allemagne et Italie et la Triple Entente : France, Russie, Grande-Bretagne) et de la course à l’armement en Europe, l’Allemagne aura l’idée d’une guerre préventive contre la France, demandant à la Belgique le passage sur son territoire, avec les conséquences que l’on connait.

Nicolas Brunel, assistant archiviste au Mundaneum